Address by the Commissioner of Official Languages to staff

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Graham Fraser
Commissaire aux langues officielles
Notes d’allocution
Collège militaire royal de Saint-Jean dans le cadre de la Semaine du patrimoine
Saint-Jean-sur Richelieu (Québec)
Le 30 novembre 2011
Seul le texte prononcé fait foi

Mesdames et messieurs, professeurs, militaires des Forces canadiennes, bonjour, good morning.

Il me fait grandement plaisir d’être avec vous aujourd’hui et de vous adresser la parole dans le cadre de votre Semaine du patrimoine. Je remercie le Colonel Guy Maillet de son accueil, ainsi que le Capitaine Éric Le Marec.

C’est toujours avec un grand respect que je côtoie des hommes et des femmes qui ont choisi de servir leur pays et de se consacrer à l’éducation des militaires. Vous faites un travail exigeant, et peu de gens peuvent en accomplir autant que vous.

I admire the dedication that you show. You have a great responsibility. Choosing a military career and agreeing to pass on the values of the Canadian Forces to those who have chosen to serve the interests of Canada shows that you have leadership qualities.

Le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus complexe. Comprendre toutes les nuances des relations nationales et internationales exige de plus en plus de compétences variées.

En tant que militaires, il vous faut plus d’une corde à votre arc. Vous devez à la fois développer vos aptitudes intellectuelles, votre forme physique et vos compétences militaires.

You must also be capable of communicating in English and French, our two official languages.

C’est le Général Roméo Dallaire – lui-même finissant du collège militaire – qui m’avait faire comprendre que le bilinguisme est une compétence clé en matière de leadership dans les Forces canadiennes. « Un officier canadien doit être en mesure de communiquer et ne peut pas simplement monologuer, m’avait-il dit. Communiquer dans la langue du soldat. Parce que le soldat ne mourra plus dans la langue des officiers. » Il y a six ans, le Général Dallaire m’a aussi dit que « le bilinguisme n’a jamais été présenté comme un critère fondamental d’accession au rang d’officier ». Je crois que ce n’est plus le cas.

Le Collège militaire royal de Saint-Jean fait partie de la longue lutte des revendications des francophones au sein des Forces canadiennes. L’année prochaine marquera le 60e anniversaire du Collège – qui a été fondé en réponse aux besoins de formation militaire en français.

Unfortunately, the College’s role has suffered greatly since the cuts in 1995, and is only slowly recovering.

Sometimes the government makes certain decisions that adversely affect the vitality of official language communities and the substantive equality of Canada’s two official languages.

La fermeture du Collège militaire royal de Saint-Jean a eu des effets néfastes sur la dualité linguistique au Canada et sur le bilinguisme des élèves-officiers.

Fréquenter le Collège militaire royal de Saint-Jean était une occasion pour les jeunes francophones et pour de nombreux anglophones de devenir des officiers bilingues. Il offrait aux anglophones qui y étudiaient un véritable milieu de vie francophone. Les élèves qui entraient directement à Kingston n’avaient pas cette chance.

Au cours des dernières années, les décisions prises pour relancer votre institution semblent indiquer que le gouvernement reconnaît avoir commis une erreur.

As you are preparing yourselves to take up the challenges of the future, General Walter J. Natynczyk has also sent us a message that has the great merit of clarity: "To rise to the senior ranks, you must speak both official languages". This is recognition of the fact that speaking both official languages is an essential leadership competency.

La curiosité a été l’élément déclencheur de ma carrière et m’a mené à faire carrière des deux côtés de nos langues officielles. Je suis né à Ottawa et j’ai déménagé à Toronto avec ma famille durant mon adolescence.

J’ai étudié en anglais à l’Université de Toronto et, à l’époque, j’étais étudiant unilingue anglophone. En 1965, dans le cadre de mes études, j’effectuais des fouilles archéologiques au fort Lennox, sur la rivière Richelieu, tout près d’ici.

That summer was a revelation and a real shock. There I was in my own country, but to me Québec seemed a foreign land. I realized how little I knew about my own country.

Je ne comprenais pas ce que les autres étudiants disaient, et je voulais participer à la vie étudiante, apprendre, mais aussi m’amuser avec mes camarades. Alors je me suis retroussé les manches, et, en plus d’apprendre le français, j’ai développé une passion pour le Québec, qui ne s’est jamais éteinte.

Cette expérience m’a aidé à comprendre les difficultés de l’apprentissage d’une deuxième langue et ce que cela signifie d’être immigrant.

Learning another language and another culture does enable us to understand people better. That’s very true. But more importantly, it enables us simply to function from day to day!

Quand j’étais étudiant anglophone en milieu francophone, mon besoin immédiat n’était pas de mieux comprendre la culture du Québec, même si je le souhaitais. C’était plutôt de savoir ce que les francophones disaient, de comprendre leurs blagues, de m’intégrer, de faire partie « de la gang »!

Avant d’être nommé commissaire aux langues officielles en 2006, j’ai été journaliste. J’ai passé une bonne partie de ma carrière – de 1968 à 1995, plus exactement, sauf pour quelques intermèdes pendant lesquels j’ai fait des voyages, étudié ou écrit des livres – à écrire au sujet du Québec et de sa scène politique pour le reste du Canada.

I worked for publications like the Toronto Star, the Globe and Mail, Maclean’s and the Gazette, in Toronto, Montréal, Québec City, Washington and Ottawa. Between 1995 and 2000, I did the opposite. As a guest columnist for Le Devoir, I wrote about what was going on in the rest of Canada.

En quelque sorte, j’ai été un pont linguistique et culturel entre les communautés anglophones et francophones pendant toute ma carrière journalistique.

On me demande souvent de préciser ce que je fais exactement en tant que commissaire aux langues officielles. Tout d’abord, je protège les droits des Canadiennes et des Canadiens en matière linguistique et je veille à la promotion de l’importance de la dualité linguistique canadienne. Comme je le fais aujourd’hui en m’adressant à vous, et à la grandeur du pays depuis ma nomination en 2006.

I play six roles that contribute to the implementation of the Official Languages Act. I act as an ombudsman in the complaints process, and monitor the repercussions of government initiatives. I also ensure that governmental institutions respect the Official Languages Act.

Je joue un rôle de liaison avec les minorités linguistiques ainsi que de vérification des services publics et d’intervention devant les tribunaux. Dans l’exercice de mes fonctions, je me rapporte à deux comités parlementaires : l’un au Sénat et l’autre à la Chambre des communes.

Je suis un agent du Parlement, ce qui veut dire que je suis chargé d’être un gardien des valeurs qui transcendent le débat partisan du jour – tout comme :

  • le vérificateur général
  • le directeur général d’Élections Canada et
  • les commissaires à l’information, à la protection de la vie privée, au lobbying et à l’intégrité.

Je crois que sans la reconnaissance des deux communautés linguistiques du Canada, l’idée même du multiculturalisme serait difficilement acceptée.

We accept and welcome two cultures, which are distinct but nonetheless connected. Two cultures, two languages—this coexistence forms one of the characteristic facets of Canadian identity.

Ici, au Collège militaire royal de Saint-Jean, les élèves-officiers ont la possibilité de développer leurs aptitudes de leader dans un environnement bilingue.

C’est une chance inouïe qui leur permet de mieux comprendre ce qui se passe dans leur pays et de mieux le représenter lors de leurs déplacements à l’étranger.

En tant que formateurs et représentants du Collège militaire royal de Saint-Jean, l’attitude que vous adoptez face aux langues officielles dans le cadre de vos fonctions a de grandes répercussions sur la façon dont les militaires sous votre supervision les respectent et les intègrent dans leur formation et leur future carrière.

Le Collège militaire royal de Saint-Jean n’est pas une institution d’enseignement comme les autres.

I believe that here, you understand the importance of this linguistic duality, because you live it daily. The ability to overcome linguistic obstacles is also a key leadership competency in Canada.

Elle est essentielle, si vous voulez être en mesure de mieux comprendre ce qui se passe d’un bout à l’autre de votre pays, de conseiller des hauts fonctionnaires et des ministres, et de gérer des officiers.

Vous jouez un rôle d’importance capitale dans le développement des compétences linguistiques – et donc de leadership – des élèves-officiers. Et le Canada a besoin de tels leaders.

En juin 2010, le Commissariat a publié une vérification sur le ministère de la Défense nationale.

This audit revealed that certain gaps remain and prevent DND from respecting all the requirements of the Official Languages Act, specifically regarding instruction in our language of choice.

En mars 2011, nous avons publié un rapport de suivi de la Vérification de la langue de travail au Quartier général de la Défense nationale.

Nous avons constaté que même s’il y a eu des progrès au niveau de la haute direction, à peine plus de la moitié des militaires qui occupent des postes de superviseur et qui fournissent des services centraux et personnels au quartier général de la Défense nationale, à Ottawa, répondent aux exigences linguistiques de leur poste.

As Canadians, we cannot be fair to everyone if we do not manage to establish equity and respect between our two major linguistic groups. This is why it is important for Canada to be able to count on Armed Forces that are bilingual.

Vous symbolisez l’unité linguistique et vous devez en faire la promotion dans l’exercice de vos fonctions.

En vue de souligner votre Semaine du patrimoine, je vous invite à être curieux. Explorez ce qui se passe dans votre pays, mais aussi du côté des communautés de langues officielles et des communautés ethniques qui ont choisi d’adopter le français ou l’anglais, ou encore les deux.

Il est fascinant de voir ce qui pousse les gens à apprendre une autre langue et à l’intégrer dans leur vie ainsi qu’à leur identité. Soyez curieux et transmettez cette curiosité à vos élèves-officiers.

Our linguistic duality makes ours a country of openness, discovery and respect for others. By becoming a leader in the Armed Forces, these are the values that you are transmitting.

Le français et l’anglais sont au coeur de notre identité. C’est grâce à nos deux langues officielles que nous sommes en mesure de comprendre, d’accueillir et de protéger. Donc, respectez et protégez vos langues officielles, quelle que soit votre langue maternelle.

Vous êtes des officiers du Canada, vous en êtes les ambassadeurs, tant en sol canadien qu’à l’étranger.

Be proud of the message that you carry in the exercise of your military functions. You are all Canadians, whatever you mother tongue.

La dualité linguistique fait partie de vous.

Je vous remercie.

Si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir.

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