Partir du bon pied au Collège militaire royal de Saint-Jean
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En ce début du mois d'août, avec un très grand intérêt d'ailleurs, j'ai suivi pour la 34e fois de ma carrière l'arrivée nerveuse de nos nouveaux élèves-officiers. Je les ai vus passer de leur état civil à leur mutation en kaki et vert. Et j'ai pensé ... :
1. Nos élèves nous arrivent au beau milieu de leur adolescence ; ils n'ont, en moyenne, que 17 ans. Peut-on leur demander d'agir comme des étudiants de niveau universitaire qui connaissent déjà le chemin à parcourir et tous les trucs du métier pour réussir leurs études ? Ils ne savent même pas ce qu'ils vont faire de leur vie... D'où la nécessité d'un encadrement : non pas un encadrement fait de rigidité et de punitions, mais un encadrement fait de compréhension, un peu comme devraient faire des parents responsables. Et les profs, aussi bien que les militaires, ici, remplacent les parents de ces jeunes dans leur formation personnelle. C'est à nous de les aider à atteindre la maturité que nous voudrions voir chez eux et chez elles.
2. Une chose qui manque dramatiquement dans la préparation du bien-être de nos élofs c'est l'organisation d'une 'journée d'accueil' à l'intention de tous ces nouveaux arrivants. J'ai toujours regretté qu'il n'y ait pas cette présentation plus ou moins formelle de chacun des professeurs à l'adresse des nouveaux venus, ne serait-ce que pour dire d'où on est et ce qu'on va faire ensemble (quelle matière enseignée) au cours de la nouvelle année scolaire. Je n'aime pas du tout la suggestion de leur « faire peur » en arrivant en leur disant que certains ne réussiront pas. J'ai toujours détesté l'approche anti pédagogique qui consiste à annoncer au début du premier cours que la moitié de l'auditoire va échouer à la fin du semestre... Nous sommes à l'enseignement pour aider nos étudiants à apprendre et à réussir et non PAS pour les décourager avant de commencer !
3. Au sujet de nos programmes : Il me semble que le fait d'imposer des mathématiques trop avancées à tous les élèves relève davantage du zèle que de la pédagogie. Que tous les élèves soient 'sensibilisés' par l'apport de certains cours de mathématiques adaptés aux sciences humaines est certainement une bonne chose, mais imposer trop de mathématiques peut devenir une cause d'abandons inutiles. Remarquez que le réseau des cégeps québécois prévoit un programme « sciences de la nature », un programme « sciences humaines AVEC mathématiques » et un programme « sciences humaines SANS mathématiques. » Et nous dans les Forces canadiennes ? Pourquoi exigeons-nous autant de connaissances en mathématiques des élèves-officiers inscrits aux programmes de sciences humaines ?
À la prochaine.
Florent Tremblay
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