Lieutenant-General (retd) Richard J. Evraire’s Remarks (2017)

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M. le Commandant, M. le Directeur des études, membres du Conseil des Gouverneurs du CMR Saint-Jean, distingués invités, Mesdames et Messieurs des escadres des Élof et des Études, Mesdames et Messieurs militaires et civils du soutien administratif et de la Corporation du Fort Saint-Jean, parents et amis de ceux pour qui nous sommes rassemblés, les Élof de préparatoire et, très spécialement, les Élof de 1ere année qui recevront leur certificat dans quelques instants… À vous tous, bonsoir!

Ladies and gentlemen officer cadets of RMC Saint-Jean, distinguished guests, let me begin by saying that I am extremely grateful to the Commandant, Colonel Simon Bernard, and to the Director of Studies, LGen (retd) Michel Maisonneuve for the privilege granted to me to act as Guest of Honour at this 2017 ceremony during which officer cadets who are about to leave RMC Saint-Jean will receive their well-deserved certificates following their successful completion of this College’s academic, military, physical fitness and bilingualism programs, a feat of some considerable difficulty about which there is no doubt.

Mesdames et Messieurs, dans le but de préparer mon allocution, j’ai voulu choisir un sujet différent de ceux que l’on entend à pareille occasion, espérant offrir quelque chose d’inusité qui pourrait susciter des réactions vives chez nos élof, mais aussi chez ceux et celles qui sont aussi présents dans la salle, ce soir, vous, les membres du personnel militaire, enseignant et administratif du CMR Saint-Jean et, aussi, vous, les parents et amis des élèves-officiers.

Je traiterai dans mes remarques de deux sujets distincts, le premier, un sujet vieux comme la terre et, très étroitement lié à celui-là, un sujet, pourrait-on dire, d’actualité, un sujet dont vous avez tous entendu parler mais que, comme ce sera le cas pour le premier sujet, je traiterai de façon rarement discuté.

Je traiterai donc de leadership et de résilience et, ce faisant, je miserai très particulièrement sur l’une des responsabilités du chef envers ses subordonnés qui, vous verrez, s’avère inusité parce, par les temps qui courent, il est difficile pour le chef de s’en acquitter, peu importe le grade ou le poste occupé. Vous vous demandez peut-être s’il y a vraiment quelque chose d’inusité dans cette équation leadership, résilience et responsabilités du chef envers ses subordonnés ?

Bon, j’en ai presque fini avec la mise en scène !

My offering to you, this evening, will touch upon two issues near and dear to the hearts of not only the officer cadets who are here before us, but to all military personnel, all civilians in the room, including parents and friends of our officer cadets. Of the two issues I will touch upon, the first is as old as the hills – leadership – which each and every one of you exercise in some form or another. The second issue is resilience, a relatively new buzz word when compared to leadership, one that has over the past few years only, grabbed the attention of the Canadian Armed Forces in a big way.

Doubting Thomases unite !!! There surely is no link between leadership, resilience and the responsibilities of leaders towards their subordinates. Well, I’m almost through with teasing you, but not entirely.

J’aimerais maintenant que vous écoutiez ce que j’estime être une œuvre prodigieuse de musique baroque composée au début du 18e siècle par un certain Johann Pachelbel, compositeur et organiste né à Nuremberg et dont les œuvres, selon certains critiques musicaux, rivalisent avec celles de Johann Sébastien Bach.

Humour me, now, and listen very carefully to this wonderful rendering of 18th Century Nuremburg-born Johann Pachelbel’s canon.

“Musique”

C’est cette pièce, le Canon de Pachelbel, que vous entendez en ce moment. Vous l’aurez peut-être déjà entendu. Écoutez bien !

Je vous prie de noter que l’instrument qui émet des sons graves, le violoncelle, ne fait surface que rarement en comparaison aux violons et aux violes qui eux, font de la haute voltige…L’effet harmonieux ainsi produit est tout simplement merveilleux. Les musiciens réussissent à coordonner les caractères propres à chaque instrument et à orchestrer le thème fondamental de l’auteur de telle manière que la musique me parle de paix, de quiétude. L’œuvre vit d’un rythme et d’une puissance remarquables. Écoutons davantage………

I would ask you to take note of the fact that the low pitch instrument, the cello, is used sparingly when compared to the high pitch violins and viola. The harmonious effect is simply beautiful. Each instrument is as important as the next, and the composer as well as the musicians have succeeded in melding the physical characteristics of these different instruments and have orchestrated the author’s basic theme into something that brings to mind thoughts of peace, quietude, understanding and knowledge. The music has a lilt and a strength to it that is rather amazing.

“Music hath charms to soothe the savage beast.” I’m sure you would agree that this often quoted misquote does have a ring of truth in it.

“Music stops”

Ces renseignements n’intéressent que quelques-uns d’entre vous, fort probablement. Mais n’oublions pas que les rapports humains jouent un rôle de premier plan dans la vie quotidienne de l’officier militaire. En tant que meneur d’hommes et de femmes, il est nécessaire d’apprendre à connaitre ses subalternes, de la même façon que le chef d’orchestre doit connaître ses instruments à fond et ressentir l’état d’âme de l’auteur, le potentiel de chacun de ses musiciens et les limites des instruments. Nul ne devient un bon chef s’il ne connait pas en détail l’essentiel qui anime chacune des personnes qui travaillent pour lui et avec lui. Tout en les dirigeants, en les commandants, le chef doit pourvoir à tous les besoins de ses subordonnés.

Les officiers des Forces armées canadiennes, comme le sont les membres du rang et les civils du ministère de la Défense, sont tenus de vivre et de travailler d’une manière qui concorde avec les valeurs du Canada et selon certains principes bien établis de morale et d’éthique. Or, tout en vivant et travaillant à l’intérieur de ces paramètres, si le chef militaire ne ressent aucun besoin de vivre selon certaines croyances, et là j’aborde l’élément ‘inusité’ dans l’enseignement du leadership, il n’en est pas nécessairement de même pour ses subordonnées. Leur bien-être et leur capacité à fournir un rendement optimal sont sa responsabilité, et donc ce bien-être et cette capacité de rendement optimal peuvent dépendre de la possibilité offerte à l’individu de pratiquer ses croyances avec la plus grande liberté, selon les moyens disponibles, selon la situation opérationnelle.

As military officers, human relations are a huge part of our daily life. As leaders, it is imperative that we all get to know those who work for us, and not in a superficial manner. Recall the orchestra leader. It is obvious that he knows his instruments extremely well. He is sensitive to the author’s intent in writing the music, he is sensitive to the ability of each one of his musicians, and he is sensitive to the limitations of the instruments. Not one of us could become a good leader unless we know, in detail, what makes each and every one of the people working for and with us tick. And here is that one controversial, tricky part in exercising leadership.

All members of the CAF, military and civilian alike are expected to live and work in accordance with Canadian values and within very specific moral and ethical bounds. A leader who lives and works within these bounds but is otherwise not a religious or spiritual person in any way, is nevertheless responsible for providing his subordinates who exhibit or request help in the areas with what will satisfy their needs. But surely that is what the Chaplain, the Rabbi, the Imam, the Priest are there for. Yes, if they are available. But true leaders are first responders, not referral agents!

Bien entendu, l’Aumônier militaire, le Rabbin, l’Imam, le Prêtre sont des ressources que le chef doit connaître et à qui il doit savoir comment et quand faire appel. En guise de résumé de cette première partie de mon allocution, je rappelle que le chef n’est pas, avant tout, un agent de référence mais plutôt le premier intervenant en tout ce qui concerne ses subordonnés, incluant leurs besoins d’ordre spirituel.

J’ai promis d’établir le lien qui existe entre la résilience, le leadership et les responsabilités du chef envers ses subordonnés. Eh bien, allons-y avec cette toute dernière partie de mon allocution, avec ce sujet d’actualité au sein des Forces armées canadiennes d’aujourd’hui, la résilience.

Vous le savez, il s’écrit et se dit bien des choses, par les temps qui courent, au sein des FAC, au sujet de la résilience, dans la foulée des opérations militaires de plus en plus complexes, difficiles, et éprouvantes pour les militaires et leurs familles, sur les plans physique et psychologique et, aussi, sur le plan trop souvent oublié ou considéré trop gênant, voir vexatoire et même tabou, celui de la religion et de la spiritualité. Malgré cela, poursuivons.

Vous le savez, il s’écrit et se dit bien des choses, par les temps qui courent, au sein des FAC, au sujet de la résilience, dans la foulée des opérations militaires de plus en plus complexes, difficiles, et éprouvantes pour les militaires et leurs familles, sur les plans physique et psychologique et, aussi, sur le plan trop souvent oublié ou considéré trop gênant, voir vexatoire et même tabou, celui de la religion et de la spiritualité. Malgré cela, poursuivons.

« La résilience est la capacité de récupérer rapidement, de résister et peut-être même de s’épanouir lorsqu’exposé directement ou indirectement à des événements traumatisants et à des situations difficiles en garnison, à l’entrainement ou dans le cadre d’opérations. Le rétablissement après des épreuves physiques et mentales des plus intenses dans le contexte militaire est axé, à court terme, sur la mission en cours, mais est aussi nécessaire à long terme, c’est-à-dire tout au long de la carrière. »

Saviez-vous que les FAC élaborent actuellement leur propre concept de ce que constitue la résilience de leur personnel, ainsi qu’un réseau complexe d’organisations et de programmes axés sur la résilience, programmes à la fois proactifs visant à immuniser le personnel avant les opérations, et réactifs, par le biais de stratégies et de programmes de redéploiement et de réintégration.

Vous savez déjà que, au sein de FAC, la résilience comporte les cinq piliers suivants : Les piliers

  • Physique;
  • Psychologique;
  • Social;
  • Émotionnel; et le pilier
  • Spirituel.

Vous savez déjà que, au sein de FAC, la résilience comporte les cinq piliers suivants : Les piliers

The CAF definition for resilience is as follows:

” Resilience is the capacity to recover quickly, to resist and even to prosper when exposed directly or indirectly to traumatic events and to difficult situations in garrison, during training or during operations.”

Programs designed to improve resilience are undertaken under five different so called pillars, as follows:

  • Physical;
  • Psychological;
  • Social;
  • Emotional; and
  • Spiritual.

I will briefly deal with the spiritual pillar only.

I think you would agree that in today’s officially secular Canada, religion and spirituality are considered by some as somewhat embarrassing interlopers. It would be hard for anyone not to have been aware of the debate, across the country and in Québec in particular, regarding religious symbols, dress and other accommodations in the public space. Far be it for me to enter into this debate, but were you aware of the fact that as a result of deployments to Ex-Yugoslavia, Afghanistan and Nepal, the CAF have recently elaborated a new doctrine regarding the potential impact of religion and of religious leaders on military operations?

N’est-ce pas que dans la vie contemporaine des Canadiens et des Canadiennes, compte tenu des visées officiellement laïques de l’État, la religion et la spiritualité n’ont vraiment pas leur place? Il faut être mort et enterré pour ne pas constater que ce débat fait rage à travers le pays, et au Québec plus qu’ailleurs sur ce que veut dire et comment devrait se comporter un État laïque.

Ce n’est pas mon intention d’entrer dans ce débat. Mais saviez-vous que, à la lumière des déploiements des militaires canadiens en ex-Yougoslavie, en Afghanistan et au Népal, par exemple, les FAC ont récemment élaboré une nouvelle doctrine relativement à l’analyse de la dimension religieuse et à l’établissement de rapports avec les chefs religieux, ce qui pourrait bien influencer la réussite des missions opérationnelles.

Vous en conviendrez peut-être, la religion et la spiritualité ont une incidence manifeste sur les opérations, mais elles peuvent aussi jouer un rôle important dans la guérison des combattants qui ont pris part à ces opérations. Il est donc nécessaire, selon certains, que tout programme de résilience inclue un élément spirituel. Et vous me direz que les Aumôniers militaires ont les connaissances voulues afin de répondre à ce besoin qui pourrait être exprimé par un militaire. Certainement, mais attention! À qui revient la responsabilité pour le bien-être des subordonnés? Qui doit pourvoir à tous leurs besoins, physiques, de formation, d’entrainement, émotionnels, spirituels, et j’en passe, surtout lorsque le ou les experts ne sont pas là? C’est vous, le chef, le commandant, pas le médecin, pas le psychiatre, pas l’aumônier mais vous. Et si, par exemple, vous ne connaissez pas le fond de la pensée de votre chauffeur de véhicule de combat, si vous ne savez pas qu’il souffre de vertige ou qu’il a une peur irraisonnable ou même raisonnable des reptiles ou qu’il souffre de claustrophobie, votre mission pourrait être compromise. S’il maîtrise sa peur en se repliant sur des éléments de religion ou de spiritualité ou s’il exprime un besoin en ce sens, tant mieux. Et vous pourriez jouer un rôle important, même crucial à votre mission, en l’accommodant.

Whether you agree or not that religion or spirituality do have an impact on operations, it is important for you, as leaders and future leaders, to consider whether or not they do or might have an impact on the recovery of someone suffering from post-traumatic stress syndrome or some other stress related problem. Some do think so and recommend that resilience programs should contain elements of spirituality in some form or other. But wait! Isn’t that the job of Chaplains, Rabbis, Imams and Priests? Of course, but hang on! To whom does the first responsibility towards subordinates’ welfare belong? That’s right, to the immediate leader who must get to know their strengths, their weaknesses, their foibles, their idiosyncrasies, their phobias, all or some of which could impact the mission. But surely, in this secular world of ours, in this rights-to-privacy legal world we live in, such nosiness is not on. But it is if done with care and with the full acceptance of the subordinate.

De nos jours, au sein d’un État laïque, ce qui est suggéré va, selon certains, à l’encontre du droit à la vie privée. Une ingérence maladroite l’est sûrement. Mais un bon chef vient à tout savoir d’importance au sujet de ses subordonnés en obtenant les renseignements avec leur entière coopération.

Souvenez-vous que les FAC constituent une famille, une famille à l’intérieure de laquelle le pourquoi d’une mission doit toujours être offert. C’est vrai, commander n’est pas facile, loin de là. Ça prend énormément de temps et d’effort.

Ladies and Gentlemen officer cadets, let me end by congratulating you all for your accomplishments. The training and education you have already received and will continue to receive will stand you in good stead in your role as officers of the CAF and your responsibility towards your subordinates. Don’t forget to learn from the good leaders and from the bad ones too and have a blast as members of one of the most rewarding professions in the world.

L’entrainement et la formation que vous avez reçu et que vous recevrez sauront vous préparer à commander, et l’exercice du commandement saura, au fil du temps, vous définir comme officier des FAC. N’oubliez jamais vos responsabilités envers vos subordonnés.

Élof du CMR Saint-Jean, je termine en vous offrant mes félicitations pour un travail réussi, un travail que j’ai personnellement commencé en 1954, ici-même au CMR, un travail qui m’a permis de jouir d’une carrière époustouflante sur les plans professionnels et personnels. Je vous souhaite la même chose. Sachez que vous êtes sur la bonne voie. Ne lâchez pas. Bonne chance et merci.

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