La révolution toujours présente ?

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Élève-officier Marc-Antoine Petit 26396

« La grande révolution dans l’histoire de l’homme, passée, présente et future est la révolution de ceux qui sont résolus à être libre.Note de bas de page 1 »John Fitzgerald Kennedy, 1961

Bien que prononcées il y a tout juste une cinquantaine d’années, les paroles du président Kennedy s’appliquent à toutes les révolutions qui ont bâti le monde que nous connaissons aujourd’hui. Des révolutions, Dieu sait qu’il y en a eu, et chacune d’entre elles a fait changer les choses, parfois pour le mieux, et malheureusement, à d’autres occasions pour le pire. Parmi les plus influentes de toutes les révolutions de l’histoire de l’humanité, on retrouve la Révolution française de 1789.

Cette révolution est l’un des premiers pas vers l’abolition de la monarchie absolue. Et il s’agit là, à mon avis, des premiers pas vers le monde politique moderne où le peuple a du pouvoir. Consciente de ce qui se déroulait de l’autre côté de la Manche, la population française décide de passer à l’action en 1789, quelques années après la révolution anglaise, et se révolte : la monarchie absolue a fait son temps, et le peuple veut des changements. On veut un « gouvernement » qui le représente, comme leurs voisins saxons. On ne veut plus du roi Louis XVI ni de l’Église au pouvoir. Pendant dix longues années, la France a été déchirée. D’un côté, on retrouvait les loyalistes et de l’autre, les républicains. Il va sans dire que les sympathisants de la République ont gagné ces dix ans de combats acharnés et pour la première fois de son histoire, la France n’avait plus de monarque. Dès 1792, il n’y a plus de roi, et quelques figures importantes prennent place à la tête du pays : Danton, Roland et d’autres bourgeois (avocats, notaires, gens de lettres, etc.). Empires et républiques se succéderont afin de former la France que l’on connaît aujourd’hui. J’en viens donc à conclure que la France a construit sa démocratie par et pour elle-même : le peuple s’est levé pour instaurer une politique qui le favorise et qui lui redonne tous les pouvoirs qui lui reviennent. Ce faisant, la corruption par les dirigeants est réduite de beaucoup, et les risques de coups d’État, conspirations (actes fort fréquents à l’époque des monarchies) sont pratiquement réduits à néant.

Corruption et soulèvement de population, voilà deux sujets qui me semblent familiers. Ne serait-ce pas en fait les deux sujets de l’heure dans l’actualité québécoise?

En effet, la corruption dans le domaine de la construction et le soulèvement des étudiants, la vague de carrés rouges, contre la hausse des frais de scolarité sont deux sujets qui font la une de tous les médias depuis plus d’un an. Les dépenses explosent : les manifestations coûtent une fortune aux corps policiers et les commissions coûtent très cher aussi. Et qui doit payer tout ça? Le gouvernement bien entendu! Mais soyons sincères, quand on parle des coffres du gouvernement, on parle en fait du portefeuille de chacun des contribuables. Eh oui, chers lecteurs, vos taxes et vos impôts provinciaux, ainsi que les miens, servent en partie à payer ces « petites » dépenses qui se chiffrent dans les dizaines de millions de dollars. Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a déboursé pour le territoire de Montréal seulement 13,8 millions de dollarsNote de bas de page 2. Pouvez-vous maintenant imaginer la facture pour l’ensemble de la Belle province? Et la commission Charbonneau a quant à elle dégarni les coffres de quelque dix millions de dollarsNote de bas de page 3. Nous sommes encore loin des dépenses astronomiques de nos voisins américains, mais tout de même il s’agit là d’investissements considérables. Ce n’est pas tout; de tels investissements nécessitent des réductions budgétaires. Eh oui, le gouvernement ne dispose pas de ressources financières infinies. Pas plus tard qu’en décembre dernier, le plan budgétaire du nouveau gouvernement a vu le jour. Tous s’attendaient à voir des compressions dans la plupart des ministères. Cependant, au grand étonnement de plusieurs et de moi-même, ce n’est pas le cas. En effet, seulement quatre ministères sur les treize subiront des contrecoups. Moins du tiers, c’est tout à fait respectable, non? À première vue, oui, c’est tout à fait tolérable. Mais lorsqu’on s’y penche, étonnamment, les ministères où des compressions n’étaient pas envisageables sont affectés : je parle ici du secteur des Transports, des Ressources naturelles, des Finances et Économie et de l’Emploi et de la Solidarité socialeNote de bas de page 4. Pour ce qui est du ministère des Finances et de l’Économie, du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, et du ministère des Transports, les compressions sont négligeables. Par contre, le ministère des Ressources naturelles voit son budget être réduit de plus de 20 %. Ce n’est pas rien surtout quand on sait que le Québec possède de très grandes ressources naturelles. Ces ressources sont si abondantes qu’une économie stable et viable pourrait provenir de notre eau, nos forêts, notre minerai.

Alors qu’on commence à se remettre du choc qu’a causé le budget, la première ministre a fait une annonce publique qui risquerait d’en faire tomber plus d’un en bas de sa chaise. En effet, récemment, elle annonçait planifier l’instauration de commissions d’enquête afin d’examiner les conséquences des décisions du gouvernement fédéralNote de bas de page 5. Est-ce vraiment nécessaire? Si ce n’est que pour renforcer la position souverainiste du gouvernement provincial actuel, eh bien, non. Dépenser des millions de dollars en commissions d’enquête est une chose que le Québec ne peut actuellement pas se permettre. Par contre, si ces commissions sont dans le but de faire bouger les choses, alors ces potentielles commissions sont nécessaires. J’entends à dire par bouger les choses que de telles commissions d’enquête vont peut-être permettre à la Belle province de ne plus être ignorée par le gouvernement conservateur en place. Il s’agit là d’un autre débat où ni vainqueur ni gagnant ne pourra être désigné à la fin en raison de la situation délicate qui règne.

Le Québec se trouve au cœur de plusieurs conflits et problèmes. Le gouvernement, les fonctionnaires, les citoyens, tous, nous travaillons à améliorer la situation dans laquelle nous nous trouvons. Mais j’en viens à me poser la question suivante : « Est-ce que le Québec serait victime d’une seconde Révolution tranquille? » Se pencher sur la question vaut la peine, pensez-y, est-ce qu’une Révolution tranquille version deux point zéro se déroule en ce moment? Lirons-nous dans les livres d’histoire que le Québec de 2013 a initié une seconde révolution? L’idée ne me semble pas si farfelue. Quand on y pense, la situation passée (la Révolution tranquille de 1960 à 1966) se colle parfaitement à la situation actuelle : une révolution constitue en « un ensemble des évènements historiques qui ont lieu dans une communauté importante, lorsqu’une partie du groupe en insurrection réussit à prendre le pouvoir et que des changements profonds (politiques, économiques et sociaux) se produisent dans la société.Note de bas de page 6 » Sans considérer le gouvernement Marois comme un groupe en insurrection, la définition colle parfaitement à ce qui se déroule actuellement au Québec. Mais il est encore trop tôt pour sauter aux conclusions, pour l’instant, seules les spéculations ont leur place. Seul le temps pourra nous dire si on avait tort.

Bibliographie

JOUETTE, André, Toute l’histoire par les dates et les documents – Chronologie de l’histoire de la France et regards sur le monde. Perrin, Paris, 1989, p. 64-78.

KENNEDY, John Fitzgerald. Extrait du discours à N. Khrouchtchev. Consulté le 4 avril 2013.

LE PETIT ROBERT 2011, Révolution, page 2245.

LESSARD, Denis, Québec pose le premier jalon de la « gouvernance souverainiste ». Consulté le 8 avril 2013.

Radio-Canada, La commission Charbonneau a déjà coûté près de 10 millions. Consulté le 5 avril 2013.

Radio-Canada, Les manifestations étudiantes ont coûté cher au SPVM. Consulté le 5 avril 2013.

SALVET, Jean-Marc, Plan budgétaire du Québec : un resserrement qui fait grincer des dents. Consulté le 7 avril 2013.

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