La droite peut contribuer au débat sur l’environnement

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André Valiquette, Parti conservateur du Québec

Le parti politique que je représente ici, le PCQ, un parti de centre-droit, est en montée depuis un an au Québec et attire de plus en plus l’attention de l’opinion publique.

J’aimerais partager avec vous quelques réflexions, en marge des soubresauts de l’actualité, sur une question qui passionne les Québécois et les Canadiens, l’environnement.

Les valeurs de la droite en environnement sont mal connues. Il me semble que la droite pourrait bien relever la tête et être fière de ses valeurs dans ce domaine.

D’abord, j’aimerais reconnaître que c’est un sujet difficile pour nous. Les conservateurs, dans toutes les nuances de la droite, ne dominent pas le débat.

C’est d’autant plus important d’en parler, vu que c’est à l’agenda public et que la jeune génération qui bouge, la plus bruyante en tout cas, inclut l’avenir de la planète dans ses préoccupations. Ce n’est pas parce que certains en parlent avec un logiciel très à gauche que nous devrions nous mettre nous-mêmes la tête dans le sable.

Pour en parler avec cohérence, il faut définir nos valeurs, nos balises, de façon solide.

La cohérence, c’est de ne pas succomber à la tentation de donner des bonbons écologiques, par lassitude ou pour être élus. Non, il faut plutôt une réflexion à propos de qui nous sommes dans ce dossier.

Il ne s’agit pas pour la droite de s’accommoder de quelques politiques perçues comme pro-environnementales, mais plutôt de nous joindre à cette bataille avec une vision qui nous soit propre.

On a l’impression, à lire les programmes de plusieurs partis occidentaux, et j’inclus ici la Coalition Avenir Québec, que les politiciens centristes recherchent une position « équilibrée ».

Mais en fait, cette position est souvent dominée par le discours de gauche, alors que les gens qui croient vraiment à un modèle de société fondé sur la libre entreprise devraient proposer une autre vision.

Nous, la droite décomplexée, nous avons une fenêtre pour affirmer une position novatrice en écologie.

De nombreux sondages, entre autres par la firme Léger, ont confirmé que les Québécois rejettent massivement une taxe carbone et appuient le pipeline transcanadien.

Le mécontentement dans la population canadienne contre la hausse du coût de la vie et de l’essence à la pompe est une mauvaise nouvelle pour la gauche environnementale qui aime taxer. Il y a un agacement devant sa lancinante propension à nous demander de changer de mode de vie.

Nous disons non à une écologie punitive et qui sert de prétexte à augmenter les taxes!

En même temps, nous reconnaissons que le terrain de l’écologie a été abandonné à une pensée de gauche, souvent extrémiste. L’écologie à droite doit être présentée plus clairement.

Alors, quelles sont nos valeurs dans ce domaine-là? Parlons un peu de cette vision différente.

Si la droite, qui s’identifie au monde des entrepreneurs, veut sortir de sa posture défensive, elle doit être fière de son bilan depuis 150 ans : c’est de l’univers de l’industrie qu’est né le monde où nous vivons, un monde plus peuplé, mais moins pollué, malgré les exagérations qu’on entend trop souvent, un monde où nous vivons plus longtemps et en meilleure santé.

C’est l’économie de marché qui a permis à la science d’apporter sa contribution dans des applications où l’intérêt humain et l’environnement ont trouvé leur compte. C’est dans l’industrie pétrolière, par exemple, qu’ont été créés des milliers de produits dérivés, des plastiques à la pharmacologie.

Ils ont été conçus parce que le gaspillage des résidus n’est jamais l’option la plus rentable pour une entreprise privée. Les entreprises privées cherchent, de manière systématique, à consommer le moins possible, à trouver les technologies les plus efficaces et à remplacer les énergies chères par les énergies bon marché.

Ce qui les amène à lutter contre le gaspillage que représente la pollution.

Pour que l’innovation fasse son travail, on n’a pas besoin de légiférer pour que ça se produise, c’est le jeu des forces spontanées du marché et de la concurrence qui amène l’innovation.

Mais pour libérer l’initiative, lever les obstacles et créer un contexte favorable aux forces du marché, on pourrait suggérer trois directions que pourrait emprunter la droite pour participer au débat public en environnement et contrer les forces de l’immobilisme.

L’être humain en premier

Premièrement, la droite peut affirmer que seule une position anthropocentrique, centrée sur la prééminence de l’être humain, tient compte des atouts de notre espèce et de sa capacité à faire une différence. L’être humain ne fait pas que consommer des ressources, il est lui-même un créateur de ressources qui travaille, invente et produit. L’existence du génie humain donne à l’homme une place à part dans la nature.

Des exemples? La captation du carbone, les jardins issus du désert en Israël, les matériaux de substitution plus écologiques, le reboisement des forêts, le dessalement de l’eau de mer.

Nous sommes désolés pour certains écolos, mais la civilisation humaine est une bonne nouvelle pour cette planète!

L’être humain, en étant le seul être avec une conscience de soi, est aussi le seul et unique être moral, qui peut distinguer le bien du mal et être véritablement titulaire de droits et de devoirs. Une approche anthropocentrique valorise donc l’innovation et le sens des responsabilités pour maintenir un mode de vie adapté aux préférences diverses des sociétés humaines.

Une position conservatrice

Deuxièmement, une position conservatrice peut se marier aux préoccupations des écologistes, par son souci de la descendance et de l’épargne. Cependant, le but n’est pas de préserver pour préserver. Le legs le plus important d’une génération n’est pas une réserve de ressources naturelles non renouvelables. Nos ressources n’auront aucune valeur si elles restent dans le sol.

Dans cette perspective, un programme de gauche qui refuse le progrès et l’avancement des connaissances sous prétexte de préserver nos ressources naturelles ne rend aucunement service à nos concitoyens. Je pense ici au navrant dossier du gaz de schiste et à l’intention du gouvernement Legault de bannir toute exploitation des hydrocarbures au Québec. Il préfère les importer et nous les paierons donc plus cher sans autant pouvoir nous en passer.

D’un point de vue conservateur, qui respecte l’héritage de nos ancêtres, le legs le plus important d’une génération à la planète, ce sont les connaissances et les institutions que notre société a développées pour résoudre les problèmes auxquels elle a été confrontée. Le savoir-faire technique et politique.

Alors, il est logique de tenir compte, dans nos prévisions sur la santé environnementale de la planète, de l’augmentation énorme du nombre de chercheurs et d’innovateurs mieux réseautés que jamais dans l’histoire. Il est certain que le rythme des applications de la science s’accélèrera par rapport au siècle précédent et décuplera nos capacités de réaction aux changements environnementaux. L’adaptation au changement sera toujours possible, encore plus demain qu’aujourd’hui.

Vous savez, c’est un secret bien gardé, un conservateur est aussi un optimiste!

Nous ne prêtons donc pas foi à toutes les prévisions catastrophistes d’une certaine gauche environnementale.

Les conservateurs ont depuis toujours des préoccupations qui convergent avec l’écologie et nous croyons qu’il faut agir de façon proactive, mais aussi rationnelle par rapport aux effets des changements climatiques causés ou non par l’activité humaine. La préservation de nos foyers, de l’enracinement local, de notre héritage commun, des terroirs, des paysages et de la beauté du monde pour les générations futures doit servir d’inspiration pour notre conservatisme vert.

Une position libérale

Troisièmement, la droite devrait défendre une position véritablement libérale, centrée sur l’importance de la création de richesse, vu que ce sont les sociétés qui créent de la richesse qui protègent leur environnement. Les pays avec une économie de marché vont produire de l’abondance, et non pas l’austérité et la décroissance, et ce en développant leurs atouts, comme l’exploitation de leurs richesses naturelles.

Il est tout à fait logique de vouloir faire croître le plus possible notre économie afin de mieux faire face aux conséquences de certains changements climatiques plutôt que de nuire à notre économie maintenant et de compromettre notre capacité d'adaptation à l'avenir.

L’économie de marché a depuis longtemps fait la preuve qu’elle fournit plus d’incitatifs et de souplesse que la gestion bureaucratique pour mettre à profit la créativité humaine et laisser à nos descendants un monde à la fois plus prospère et plus propre.

Ce sont les gens d’affaires qui ont investi dans des technologies dépolluantes pour l’air, l’eau et notre nourriture. Si on est passé du charbon à l’électricité, cela s’est fait grâce aux héros de l’industrie.

Le PCQ met en perspective le principe de précaution au profit d’une approche équilibrée où l’on compare les impacts de l’action et de l’inaction.

Cette approche ne prône pas le « free-for-all », bien au contraire : il rend responsables les individus des pollutions qui pourraient endommager la propriété d’autrui et les incite donc à produire sans nuire à leurs voisins.

Le libre marché n’est pas la solution magique à tous les maux de la société. C’est simplement la solution la plus juste, celle qui respecte le mieux les droits individuels.

Cette approche libérale pourrait se résumer dans une règlementation simplifiée : lorsqu’elle est nécessaire, la règlementation devrait viser un résultat et non les moyens, afin de laisser les producteurs libres d’innover pour trouver comment s’y prendre.

Je vous invite à consulter le programme du Parti conservateur du Québec à ce sujet.

Parlons un peu de la gauche

La gauche a accaparé le plancher de la discussion dans les questions d’environnement.

Le discours écologiste demeure campé à gauche avec une surenchère de scénarios catastrophistes. Cette situation correspond au besoin de manchettes sensationnalistes des médias.

Ce discours proétatiste s’avère aussi utile aux organisations militantes dont les besoins de financement public carburent à la perception de situations de crise.

Le spectre d’une régression sociale et économique causé par les écologistes est bien plus effrayant que les risques de catastrophe climatique.

Sans preuve ni buts convaincants, aucune transition écologique n’est justifiée. L’obsession climatique est mauvaise conseillère.

Elle conduit à faire des choix irrationnels comme la multiplication des éoliennes, ces moulins nourris de subventions qui ne fonctionnent que par intermittence.

Malgré l’omniprésence d’une complainte environnementale dans nos médias, l’examen rigoureux des statistiques officielles de nos gouvernements et des agences internationales révèle que la qualité de l’environnement ne cesse de s’améliorer dans les économies développées. Par exemple, entre autres tendances positives, l’air et l’eau sont de moins en moins pollués et le couvert forestier est en expansion. On se rappelle aussi que beaucoup a été fait, déjà, pour renforcer notre efficacité énergétique, au niveau des moteurs et de l’isolation des maisons.

L’écologisme ne voit rien de tout ça. Il est issu d’une confusion théorique, dans laquelle se mêlent l’hostilité à la technique, le malthusianisme et ce qu’on appelle la deep ecology, soit la conviction que l’homme est non seulement un danger pour l’homme, mais qu’il s’inscrit dans une relation foncièrement antagoniste avec la nature. Au mieux, l’homme est perçu comme une nuisance à contenir. L’écologisme radical a été le bateau de sauvetage du marxisme en déroute qui a trouvé un nouveau cheval de Troie pour l'étatisme et le contrôle social.

L’écologie profonde pose que l’ordre de la nature transcende celui des hommes. Autrement dit, la soumission de la sphère politique à la transcendance de la nature, ce qui revient à en finir avec la démocratie ou à la limiter drastiquement pour donner une partie du pouvoir à des experts, supposés connaître les mesures écologiques qu’il faudrait prendre.

Cette élite nous propose déjà des mesures « impopulaires », mais, rassurons-nous, ils ne seront pas eux-mêmes touchés, ils continueront à voyager en classe affaires!

Vous discutez de temps en temps avec des écolos? J’ai remarqué que beaucoup de nos amis écolos sont hostiles à la contradiction et qu’ils préfèrent l’unanimisme. En fait, nos petits poussins sont trop souvent davantage préoccupés par la diversité du vivant que par celle des idées!

Il faut se rappeler que l’idéologie n’est jamais infirmée par les faits, parce qu’elle ne repose pas sur eux. L’idéologie repose sur des croyances.

Nous sommes déterminés, au Parti conservateur du Québec, à ne pas limiter ce que nous pouvons proposer aux Québécois à des croyances irréalistes.

Nous disons « Non » à l’écologie totalitaire!

Les tenants des solutions autoritaires sont toujours bien vivants dans l’opinion publique, sauf qu’au lieu de promettre l’abondance matérielle comme il y a un siècle, leurs défenseurs l’invoquent maintenant pour nous imposer l’austérité!

Les solutions autoritaires ne marchent pas. La Gauche a un bilan désastreux en environnement, que ce soit dans les pays communistes ou aujourd’hui dans leurs tentatives d’instaurer partout des règlementations contraignantes. Leur faiblesse réside dans leur éloignement du monde de l’entrepreneuriat avec l’ignorance qui en découle.

La question du climat

Il y a quelque chose d’assez fascinant qui se produit depuis quelques décennies. Le CO2 est devenu le seul horizon de l’écologie militante! Même de nombreux écologistes s’insurgent contre cette mainmise de l’agenda environnemental par la seule lutte au CO2.

La droite aurait avantage à ne pas baisser les bras devant le faux consensus du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, qui mène avec l’ONU la campagne du CO2. Une analyse du fonctionnement de cette élite de l’environnement nous montre un phénomène que nous observons dans bien des gouvernements : ils distribuent les contrats de recherche à des milliers de scientifiques, mais se réservent la synthèse et en orientent les conclusions politiques.

Avec une propension certaine à faire la promotion d’une gouvernance mondiale pour ajouter une couche de socialisme à une planète qui n’en a vraiment pas besoin.

En effet, l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui nous est demandé par l’ONU ne pourra avoir qu’un effet infime sur le climat futur de la Terre.

Le climat est devenu un prétexte pour pomper des subventions pour se protéger de risques réels ou imaginaires, et pour faire de la recherche sur tout ce qui concerne l’écologie.

Les prévisions du GIEC ne se réalisent jamais. Il leur suffit ensuite de modéliser différemment les données et de préparer d’autres prévisions…

Le catastrophisme, c’est payant : les budgets des agences de recherche sont soumis aux aléas de l’opinion publique, et les politiciens essaient de répondre aux craintes de la population. Mais ensuite, les gouvernements occidentaux ne respectent même pas leurs propres promesses dans ces dossiers.

Ce n’est pas vrai qu’il y a unanimité sur le réchauffement climatique, encore moins sur le fait qu’il soit causé par l’homme.

Des opposants à cet unanimisme, il y a en a, et des solides. Prenez par exemple Claude Allègre et Patrick Moore. Je vous les présente, car ces deux hommes ont apporté des points de vue intéressants.

  • Patrick Moore est un véritable leader dans le domaine de l’environnement, co-fondateur de Greenpeace International, fondateur de Greenpeace Canada et son premier président pendant neuf ans. Il détient un doctorat en écologie animale. Plusieurs années après avoir quitté Greepeace, il s’est opposé au gauchissement de cette organisation en défendant sur les tribunes publiques des pratiques environnementales équilibrées et la viabilité de l’industrie pétrolière et nucléaire. Il se présente maintenant comme un climatosceptique.
  • Claude Allègre est un géochimiste français, qui a reçu l’équivalent du prix Nobel pour les sciences de la Terre et la médaille d’or du CNRS, la plus haute distinction scientifique de son pays. Il est l’auteur de nombreux livres, dont L’imposture climatique. L’intérêt d’Allègre : il analyse le fonctionnement du GIEC. Il connaît bien ce beau monde : Allègre est un ancien socialiste, il a été ministre de l’Éducation, des Sciences et des technologies de France à la fin des années 90. Allègre est un scientifique de haut niveau dont les contributions ne peuvent pas être balayées du revers de la main par ses opposants.

Finalement, je me dis que la bonne nouvelle, c’est que la science est du côté des gens raisonnables. La véritable science a été manipulée, souvent, par des communicateurs.

Le travail qu’il faut renforcer, ce sont des interventions politiques avisées qui permettront à nos démocraties de quitter le champ de la croyance pour retrouver celui de la raison dans ces dossiers.

Je suggère, par exemple, de diffuser de bons rappels sur l’histoire des campagnes de peur. La peur a toujours été un outil de contrôle social.

C’était vrai chez les Incas, c’était vrai au Moyen-Âge européen et c’est vrai chez nos amis les écolos de gauche.

  • Je pense aux campagnes à propos des pluies acides ou du trou dans la couche d’ozone des années 80 et 90. Des mesures correctrices ont été prises avec succès et les prophètes de l’Apocalypse ont dû retourner à leurs devoirs.
  • En 1968, des pessimistes autour de Paul Erlich prévoyaient, avec son ouvrage célèbre, The Population Bomb, sur la surpopulation et la pénurie des ressources, une famine généralisée qui devait ramener la population américaine à 22 millions d’habitants… en 1999!
  • Dans les années 70, le fameux Club de Rome a prédit, pour la fin du siècle dernier, des pénuries de ressources naturelles dans à peu près tous les secteurs : pétrole, charbon, cuivre, blé, matériaux stratégiques… pénuries toutes démenties par les faits.

Je crois que l’avenir appartient aux gens raisonnables, il n’appartient pas à ceux qui propagent des exagérations et des falsifications.

La famille politique de la droite est capable de sortir les gouvernements occidentaux de l’impasse en avançant des positions réalistes plutôt que des chimères fondées sur des diagnostics douteux.

Nous sommes capables de faire de l’environnement un des moteurs de notre développement économique. En exploitant nos ressources naturelles avec toutes les précautions nécessaires et en assainissant les écosystèmes qui ont une valeur pour nos concitoyens.

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