L’aveuglement volontaire des résignés

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Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois

Aussi bizarre que cela puisse paraître, on reproche périodiquement au Parti Québécois d’être trop rêveur, de demeurer fidèle à ses idéaux. Régulièrement, aussi, certains chroniqueurs cherchent à ridiculiser le Parti Québécois en caricaturant ses prises de position quant aux dysfonctions et aux problèmes concrets causés par notre appartenance au Canada. Les problématiques découlant d’un gouvernement de trop qui néglige ou nuit sciemment à nos intérêts sont pourtant indéniables.

La CAQ et le fédéral

Des exemples? De l’aveu même des survivantes de Polytechnique, le gouvernement fédéral se traîne les pieds depuis des années dans le domaine du contrôle des armes à feu. Or, devant une hausse fulgurante des fusillades à Montréal, le gouvernement Legault se contente de pointer du doigt le fédéral. Dans le dossier de nos frontières, le fédéral a délibérément rouvert le chemin d’entrée illégale Roxham, alors qu’on l’avait fermé sans problème au plus fort de la pandémie. Même si cette décision engendre un chaos à nos frontières et des coûts de plusieurs centaines de millions, là encore, le gouvernement Legault est demeuré les bras croisés. Le fédéral refuse également d’étendre la loi 101 aux entreprises à charte fédérale. Il retient 6 milliards de transferts en santé qui nous sont dus annuellement. Il refuse d’octroyer les pleins pouvoirs au Québec en culture, en immigration et pour créer un rapport d’impôt unique. Il nous impose un modèle de vivre-ensemble divisif, fondé sur une idéologie qui insiste sur nos différences et les identités communautaires. Il envoie chaque année plus de 2 milliards des impôts québécois en cadeaux aux pétrolières de l’Alberta. Tous ces problèmes ne sont pas un rêve, ni une lubie.

La réalité, c’est que la CAQ consent bel et bien à ces échecs lorsqu’elle adhère aveuglément au fédéralisme, faisant ainsi preuve d’une résignation et d’un défaitisme vraisemblablement contagieux. Car c’est notre critique de la CAQ quant aux armes à feu et aux frontières qui nous a valu le plus de réactions. Avec dérision, on a usé de démagogie en disant que le PQ promettait une utopie où tous les problèmes de la Terre n’existeraient plus une fois la souveraineté accomplie.

Pleins pouvoirs

La réalité est tout autre : nous osons tout simplement imaginer un avenir dans lequel le gouvernement du Québec aurait les pleins pouvoirs pour décider des enjeux importants pour les Québécois, en fonction des intérêts du Québec. Penser que le Parti Québécois promet une souveraineté miraculeuse, c’est très mal nous connaître. Ce que nous proposons, aujourd’hui comme hier, c’est de prendre tous les problèmes à bras-le-corps sans jouer à l’autruche, sans les déléguer à un gouvernement qui n’est pas le nôtre. C’est une proposition politique nettement différente de celle de tous les autres partis – tant la CAQ que les libéraux, QS ou le PCQ –, qui multiplient les paroles et les gestes de soumission face au Canada, se contentent de la formule actuelle sans la remettre en question, nous démontrant sans cesse, par le fait même, leur capacité à accepter l’inacceptable.

Faire preuve de courage en politique, c’est d’abord dire la vérité sur chaque enjeu, donner l’heure juste aux Québécois. Ce que laissent transparaître les chroniques défaitistes, c’est la résignation de ceux qui les écrivent, c’est leur tendance à subir sans réagir, c’est leur aveuglement volontaire vis-à-vis des problèmes très réels découlant du Canada.

Cet aveuglement volontaire, nous le refusons, car nous désirons un avenir meilleur pour les prochaines générations.

Devant la résignation ambiante, le seul remède possible, c’est l’audace, l’énergie, la fougue et, également, le sens du devoir. Bref, c’est le Parti Québécois.

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